Projet de recueil de nouvelles et de rapidos

C'est quoi un rapidos ?


Le rapidos est un texte court, écrit comme son nom l’indique rapidement, de préférence en voyage, à la terrasse d’un café, au fond d’un bistrot, dans un train de nuit, au détour d’une femme, en balade, dans le tourbillon de la vie.

Ecrits sur des torchons, un bout de nappe déchirée, du papier toilette ou d’emballage qu’on pourrait facilement froisser ou rouler en boule au fond d’une poche, le rapidos se situe entre le texte court et la nouvelle, en passant par des embryons de poèmes et autres tentatives d’écriture hâtive.

Ce sont des sensations, des impressions, des odeurs, des couleurs, mais aussi des caresses, parfois aussi des indignations, des instantanés de vie, des instants d’éternité, qui sont livrés aux sens et à l’interprétation du lecteur.

Comme les morceaux d’un puzzle imaginaire et insoluble, trouvés dans la besace d’un narvalo , les rapidos ressemblent aux embruns de notre vie qui seraient retranscrits mais pas tous, au gré des bourrasques et des tempêtes de l’existence, mais aussi au gré de bises plus légères et plus calmes, plus propices à la rêverie, à l’intimité et à la mélancolie.

Les rapidos ne font qu’éveiller ou réveiller des désirs, ils ne sont en aucun cas des réponses, et chacun peut y divaguer à sa guise comme bon lui semblera.

La syntaxe est forcément et volontairement, comme ces instantanés de vie, télégraphique parfois elliptique quelquefois poétique, souvent déliée voire incohérente mais toujours vivante.

Au rythme du voyage, de la route, du chemin de la vie, l’écriture est utilisée là comme un moyen qui permet de saluer l’étranger discrètement et avec humilité.

Sur la route, l’Autre que tu croises devient toi, la rencontre est toujours magique si tu descends de ton ego pour te frotter aux usages et coutumes des autres sans les déranger.

Se frotter à l’autre et à la diversité pour élargir sa perception du monde. Goûter à la solitude lointaine, à l’arrachement pour l’ailleurs pour communier avec les profondeurs de soi et peut-être ressentir les prémices de la quiétude de l’âme.

Quoiqu’il en soit, on ne voyage pas pour faire des « selfies all inclusive » avec une noix de coco en arrière plan et un mojito à la main sur une plage de sable blanc, mais pour que la fragance envoûtante de la route, de l’étranger vous chope par le colbac, vous saisisse jusqu’à étourdir tous vos sens.