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Loco / Kleinvonessen

Pourquoi j'écris ?

Parce que je respire.

Pour certains, écrire est une vocation, un devoir, une sorte de mission, une façon de donner voix à ce qui n'en a pas. Pour d'autres, l'écriture est ancrée au cœur d'une existence ; comme une manière de vivre, quelque chose de naturel, écrire devient un rituel, un quotidien nécessaire et vital. D’autres encore apparentent l'écriture à l'amour, à une jouissance ou parlent d'un pansement à la douleur. J’aime bien ce que disait Marguerite Duras « Écrire, c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. »


Personnellement, j’écris pour deux choses vraiment :


- Pour voyager, pour relater le voyage, la rencontre en tant que tels bien sûr, pour tous ces moments simples d’enchantement et d’émerveillement que nous donne l’errance, - la fragrance envoûtante d’un boubou sur un marché d’Afrique, - la nostalgie poignante d’un violon manouche, - l’odeur bleutée de chachliks d’agneau adossé contre la roue d’un vieux Kamaz ... Tous ces instants rares, magiques et souverains que la nature nous accorde avec une grande parcimonie à la mesure de notre faible existence ». Écrire c’est partir en voyage, Christian Bobin disait ceci « écrire c’est dessiner une porte sur un mur et l’ouvrir ». C’est exactement cela, l’aventure commence quand on ouvre la porte, on esquisse un personnage qui s’enrichit, qu’on consolide au fil des personnes rencontrées. On mélange fiction et réalité, les personnages de Karacoli sont certes des personnages de fiction mais qui sont ,en fait, l’addition, l’amalgame des gens rencontrés sur les sentiers tortueux de la vie haïtienne. La fiction du moins ma fiction n’est en fait qu’une réalité sublimée. Parfois en deçà, parfois au-delà …

- J'écris aussi (surtout) parce que dans les livres, les personnages ne meurent pas en fait ils sont immortels même s’ils meurent dans l’intrigue, dans l’histoire, ils renaissent à chaque lecteur. Dans dix ans un gamin qui ouvrira les trois mousquetaires fera revivre d’Artagnan.


(Photo G.Petitdemange - Zanzibar - village de Jambiani)












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